Samain, J 1, banquet de 1490

La grande salle était illuminée de torches, au feu éternel, comme à l'accoutumée. Mais cette fois, quelques-unes avaient une teinte inhabituelle et luisaient d'une teinte bleutée, presque translucide. 
La cinquième table, ordinairement occupée par les professeurs, était à présent réservée par divers fantômes. Les quatre autres tables, avaient été décalées vers les murs de la pièce, afin d'offrir une place centrale plutôt étendue. 

Au centre de celle-ci, se tenait un petit bassin en pierre grise, aux parois épaisses, incrusté de runes anciennes gravées sur sa surface, et rempli d'une substance claire jusqu’à sa moitié. Ce contenant semblait à la fois liquide et gazeux, à la fois ni l'un ni l'autre, impossible d'en dire plus. Un sol d'herbe bien verte et fraîche avait été placé en cercle autour de la relique de pierre, sur trois pieds de rayon.


Lentement, les élèves prenaient place aux tables restantes, les plus jeunes dans une attente impatiente, palpable dans l'air, certains plus âgés, un peu plus lassés. Les maisons se mélangeaient aux gré des arrivées et affinités. Les professeurs se plaçaient également aux cotés des étudiants, leur table étant réquisitionnée par les spectres. Il n'y a avait aucune trace de couverts.

- Samain a une place très importante pour les mages à Salem, j'espère que Poudlard et ses intenables élèves seront à sa hauteur, lança Mrs Addams en dardant son regard noir sur quelques uns.

Lorsque la salle fut remplie et que l'heure était venue pour l'ouverture des festivités de Samain, le directeur claqua des mains et la quasi totalité des torches de feu s'éteignirent. Les seules restantes à vaciller faiblement furent celles des spectres, d'une lueur bleutée, plongeant la grande salle dans la pénombre. La voix du directeur, qui s'était placé derrière la bassine de pierre, retenti avec force, augmentée par un sonorus.

- Chers élèves, esprits et professeurs, je vous souhaite la bienvenue pour l'inauguration des sept jours de festivités de Samain !

Un brouhaha de bruits et cris appréciateurs se fit entendre, aussi le sorcier dû attendre que le calme revienne avant de continuer.

- Ce soir, nous célébrons le commencement de la fête mais également la célébration du passé ! Durant sept jours, à compter ce soir, nous serons tous portés hors de notre quotidien pour ce rite magique du souvenir, du partage et de la purification !

Tandis qu'il finissait sa phrase, un bruit de cascade se fit entendre et lentement, un dragon serpent de mer jailli de la bassine de pierre, reflétant les lueurs bleutés des torches restantes. Il fila le long des murs de la salle, puis entre les tables, frôlant certains élèves et fantômes. Partout, il déposait des gouttelettes brillantes d'eau.

- Les souvenirs sont quelques choses de forts, continua le directeur. Les mauvais peuvent nous marquer à jamais, les bons nous donnent le baume au cœur dans certains moments ou nous confortent. Ils font également parti de notre histoire, pour certains, de leurs familles. Certains souhaitent simplement s'en débarrasser, d'autres veulent les conserver. C'est comme un torrent d'eau. Ce soir, nous allons nous remémorer nos bons souvenirs et tenter de chasser les mauvais.

Il leva sa baguette et une énorme bulle d'eau couvrit le plafond magique, comme si tous les élèves se trouvaient sous un marais. Le dragon formé d'eau s'y glissa, se fondant à l'interrieur.

- Devant vous se trouvent une feuille de parchemin, une plume, de l'encre et une pierre. Je vous demande d'inscrire sur le parchemin un mot évoquant le souvenir ou de raconter le souvenir qui vous à marqué, d'une mauvaise façon durant cette année. Une fois fait, pliez donc ce parchemin de la forme qu'il vous convient et levez le bras pour qu'il atteigne l'eau au dessus de votre tête et y reste. Si vous en avez un, bien sur, ajouta-t-il malicieusement.

Un brouhaha s'ensuivit des élèves qui grattèrent sur leur parchemin et levèrent leur bras jusqu'à la bulle aquatique, certains en rigolant de la sensation. Les fantômes se prêtèrent également au jeu.

Eden était intenable depuis le début de la matinée, sachant que la semaine de Samain commençait ce jour. Il avait décidé de se lever tôt ce mardi matin après avoir vu durant le week-end le programme de la semaine dans sa salle commune. Mais trop curieux, le programme ne lui semblait pas assez complet à son goût, et il avait décidé de se rendre aux aurores devant la salle commune des Serpentard pour harceler son cousin de question. Harcèlement qui avait duré toute la journée jusqu'à l'arrivée de la Grande Salle le soir pour le banquet d'ouverture.

-Allez Alvin, ne joue pas aux hommes-mystères comme ça !! Dis-moi un peu comment ça se passe dans Poudlard ? C'est si différent que ça par rapport aux réunions de familles ? C'est pareil ? Je pense quand même que ça doit être plus marrant vu tout le monde qu'il y a dans Poudlard... Tu veux vraiment pas me dire comment c'était les années précédentes ? C'est pas sympa tu sais !

Alvin se retourna en fronçant les sourcils.

-Mon dieu Eden ! Est-ce que tu te rends compte que tu deviens comme Sasha en cet instant avec toutes tes questions ? Tu essayes de la concurrencer ou bien ?

Eden se raidit, vexé. Puis il se détendit, attrapa les bords de son pantalon et le tira le plus loin possible de son ventre, sous les yeux élargis de surprise d'Alvin.

-Ecoute, je viens de vérifier, vu ce que j'ai là-dedans, je ne suis pas Sasha. Tu peux vérifier par toi-même si tu veux ! répondit-il en tenant toujours son pantalon face à Alvin.

Celui-ci réagit aussitôt en lançant des regards affolés autour de lui, espérant que personne ne remarquait le petit manège de son cousin !

-Mais enfin Eden !!! s'écria-t-il en lui attrapant les mains, ce qui fit lui fit lâcher son pantalon pour le remettre en place. T'es pas bien de faire ça devant tout le monde !!

-Dis donc ! C'est bien toi qui m'a dit que, au pire, un garçon sait comment est fait un garçon, et au pire, une fille le saura un jour ou l'autre non ? Tu n'avais qu'à pas me comparer à Sasha !

-Vu ton attitude d'aujourd'hui pourtant...

-N'importe quoi ! Et puis c'est uniquement pour te préparer à son arrivée l'année prochaine ! Je ne compte pas être le seul à en baver. Qui sait, en plus elle sera peut-être à Serpentard avec toi, quelle chance ! se moqua Eden.

-Ah oui ? Et bien moi je rigolerais bien si elle est à Serdaigle avec toi, tu devras la supporter pendant six longues années.

-Sasha à Serdaigle ? Impossible. Son intelligence s'est égaré à la naissance quelque part dans son corps, et ce n'est pas dans sa tête.

-Tu n'es pas gentil des fois quand même tu sais ? Tiens, tu voulais voir à quoi ressemblerait le banquet, tu es servi !

Eden s'intéressa à la présentation de la Grande Salle, et pu constater que tous les élèves et les professeurs étaient réunis et mélangés autour d'une seule grande table. Avec toutes les maisons mélangées, il avait du mal à repérer les visages de ses amis.

-C'est impressionnant de voir tous les élèves ensemble !

-Et encore, je ne suis pas sûr que tout le monde soit présent ! Tu était tellement impatient que j'ai voulu t'emmener à l'avance pour que tu te calmes. Allez viens, on va s'asseoir.

Alvin prit l'une des places qui se présentaient à lui et invita Eden à s'installer. Lorsque tous les élèves et professeurs semblaient être présents, le directeur prit la parole pour annoncer son discours sur le premier jour, célébrant le passé. Eden bu chaque parole prononcée par le directeur, toujours fasciné par la façon dont se déroulera cette semaine dans Poudlard.

- Les souvenirs sont quelques choses de forts, continua le directeur. Les mauvais peuvent nous marquer à jamais, les bons nous donnent le baume au cœur dans certains moments ou nous confortent. Ils font également parti de notre histoire, pour certains, de leurs familles. Certains souhaitent simplement s'en débarrasser, d'autres veulent les conserver. C'est comme un torrent d'eau. Ce soir, nous allons nous remémorer nos bons souvenirs et tenter de chasser les mauvais.

Eden jeta un coup d'oeil vers son cousin, qui le remarqua. Alvin se pencha alors vers lui pour lui murmurer quelques phrases.

-Ne t'en fais pas Eden, ça va aller. Personne n'a besoin de raconter oralement ce qui nous a marqué pour chacun, il s'agit juste de se débarrasser d'un poids qui nous gêne.

Eden souffla. Il avait eu peur un court instant que ce banquet ne tourne en une immense thérapie de groupe, et avait eu peur pour lui et son cousin sur certains points. Il écouta alors la fin du discours et vit apparaître une bulle d'eau.

Il prit alors la plume, l'encre et le parchemin qui attendaient qu'on les utilise, trempa la plume dans l'encre, et resta le bras en suspens dans le vide.

"D'accord mais... Qu'est-ce que je vais mettre ?" pensa-t-il

Il hésitait beaucoup. Evidemment, il en avait eu des mauvais souvenirs, mais autant que des bons. Il essaya de trier ses souvenirs sans y arriver quand une goutte d'encre tomba de la plume sur le parchemin, le faisant réagir. Il râla un peu de son manque d'attention, tout en réalisant qu'il y avait bien un souvenir qui le gênait, un souvenir très récent. Il se décida alors, trempa à nouveau sa plume dans l'encre et décida de réduite ce souvenir en une courte phrase, qui résumait selon lui sa rancoeur.

Du coin de l'oeil, il vit Alvin qui semblait très concentré sur son parchemin, le relisant comme s'il voulait s'imprégner du texte qu'il venait d'écrire.

-Tu as fini ?

-Oui... Tu n'as pas marqué grand chose sur ton parchemin toi dis-moi !

Eden couvrit son parchemin aussitôt.

-Mais tu as fini de lire au dessus de l'épaule des autres ! Tu fais ça à chaque fois !!

Alvin se mit à rire, continuant de se moquer de son cousin.

J'arrive dans la grande salle. Je suis ébahie un instant devant la nouvelle décoration qui rendrait la pièce encore plus magique. Enfin presque, elle l'est déjà assez chaques jours. D'un pas un peu mal assurée en voyant une table de fantôme je me faufile jusqu’à ce que je voies mes amies. Caroline est Miles ont l'air en pleine conversation, j'ai l'impression que Miles dit encore des reproches à Caroline.

- Salut, Miles et Caroline! Qu'est-ce que tu raconte Miles?

Je porte un nouveau regard au centre de la grande salle en sourirant.

- Je trouve ces décorations magnifiques! Notre préfet m'avait dit que ça serait beau et il a raison!!

Je prend ma place à une table. On attends encore un petit peu avant que les élèves s'installe et que commence la fête. Je ne me souviens plus du nom. Je vois Eden s'installer plus loin, avec un élève plus âgé de la maison de Serpentard. Je frissonne mais je le chasse vite de mon esprit en me concentrant sur la beauté de la grande salle et sur les histoires que mes camarade se raconte.

- Chers élèves, esprits et professeurs, je vous souhaite la bienvenue pour l'inauguration des sept jours de festivités de Samain !


ça y est!!! La fête va commencer. Je suis impatiente de découvrir tout ça. Le directeur claque des mains et les torche s'éteigne presque toutes.

- ça commence!! J'ai hate de voir ce qui va se passer!!!

Je suis pas la seule a m'être exclamé de joie. Le directeur attend le silence puis explique ce qui consiste la fête. Un dragon d'eau surgit soudain non loin de nous et je ne peut pas retenir un cri de peur!! Des élèves rigolent de moi et je souris aussi à Caroline et Miles face à ma réaction.

- Il m'a fait peur, quand il est passé au dessus de moi. Je rigole.

Juste après une énorme bulle se dresse au dessus et j'ai aussi peur qu'elle n'éclate en nous arrosant tous, mais après tout, c'est juste magique, il n'y a aucune raison.

Devant vous se trouvent une feuille de parchemin, une plume, de l'encre et une pierre. Je vous demande d'inscrire sur le parchemin un mot évoquant le souvenir ou de raconter le souvenir qui vous à marqué, d'une mauvaise façon durant cette année. Une fois fait, pliez donc ce parchemin de la forme qu'il vous convient et levez le bras pour qu'il atteigne l'eau au dessus de votre tête et y reste. Si vous en avez un, bien sur

Je vois les élèves commencer à écrire. Je regarde mes amis, surtout de Poufsouffle, pour voir ce qu'ils font. Il y en a qui ont déjà commencer et d'autres qui cherche quoi mettre. Moi j'ai bien une idée mais je ne sais pas vraiment comment l'écrire. Je me décide à inscrire un phrase.
Toutes les fois quand Greendal, Stride, Lovegood et d'autres serpentards m'ont insulté parce que j'étais dans une famille pas sorcière.

Je le plie ensuite en forme de bateau, comme papa nous le montrait à maman et moi, et à Arthur aussi. A coté de moi, une élève de Serdaigle le regarde avec intérêt. J'ai soudain mal au ventre en pensant qu'il s'agit peut-être d'une amie de Zephyr et Eden mais elle me félicite pour mon pliage et tente de le reproduire avec sa baguette magique. Elle y arrive encore mieux que moi. Ce doit être une sorcière de naissance, c'est sur! Elle me sourit et semble ravis de son pliage. Je prends le miens et le montre à mes amis en attendant d'avoir à lever le bras pour placer mon parchemin dans la bulle d'eau. ça me surprend que la bulle n'éclate pas.

-AH! C'est... heu...l'eau est froide!!

Caroline

- Que veux-tu que je te dise? Je connais pas toutes les fêtes du monde. dis-je en soupirant.

Miles me traînait dans la Grande Salle avec des yeux étincelants, sauf maintenant.

- Mais enfin! T'as toujours le nez dans un livre. T'as forcément lu un truc sur sujet!

Quel entêté. Oui, la lecture est une mes activités favorites mais pas tous les livres éveillaient ma curiosité. Surtout ceux concernant des fêtes sorcières.

Cette fête tombait assez mal je trouvais. En fin octobre, on fêtait les morts, particulièrement ceux tombés aux combats lors de la guerre de cent ans. La seule célébration où toute la famille était obligatoirement convié à l'église du quartier pour prier, au grand dam de mon père. Franchement, prier pour des hommes suffisamment stupides pour aller s'empaler sur l'épée de l'adversaire, fallait le faire. Sur ce point, je rejoignais malheureusement l'avis de Greendal.

Enfin, peut-être que cette semaine de Samain était aussi une célébration aux morts à la manière des sorciers.

Salut, Miles et Caroline! Qu'est-ce que tu raconte Miles? Je trouve ces décorations magnifiques! Notre préfet m'avait dit que ça serait beau et il a raison!!

Magie s'était assise à côté de nous avec un grand sourire tout en observant la décoration. Les torches envoyaient des flammes plus douces et mélancoliques et la table des professeurs étaient envahis de fantômes.

- Coucou Magie. Rien de spécial, il est choqué que je ne sache pas ce que c'est,
cette fête.

- C'est vrai que la décoration est belle, les professeurs ont fait du très bon travail! commenta Miles en fixant les torches.

Miles s'assit à côté de Magie et je me retrouvai à côté d'un enseignant dont j'avais oublié le nom. Les lumières s'éteignirent, le discours commença et un dragon d'eau jaillit de la bassine reposant au centre de la salle. J'appréciai le spectacle que seule la magie pouvait faire. L'animal vola dasn toute la salle, laissant des gouttes d'eau. Elle passa au-dessus de nous et je ne pus m'empêcher de la toucher du doigt. Magie avait eu peur et nous souriait malgré sa frayeur. Je lui rendis son sourire.

Ecrire un souvenir déplaisant? J'avais l'embarras du choix. L'infirmerie, Greendal, mon futur fichu, ma mère, les enfants du quartier, William... mais un souvenir dépassait de loin tous les autres. J’espérai juste que ces souvenirs ne seront jamais partagé avec les autres.

Je pris le parchemin et nota en quelques mots.
Le glas sonne lorsque le destin m'enchaîna à une fin immuable.

Cela ne voulait certes, pas dire grand chose mais il résumait, pour moi, le désespoir cette lettre que j'avais jeté au feu et de ce malheureux ruban.

Miles n'écrivait pas grand chose. Il ne lui était pas arrivé grand chose cette année. L'incident sur London Bridge datait de l'année passée mais il ne pouvait pas s'en souvenir. Il était vaguement au courant que plusieurs mois s'étaient écoulées entre son coma et son réveil et le Nouvel An était passé entre deux. Je le vis marquer la fois où Steel Samurai s'était fait "kidnapper" par un élève, plia son parchemin pour lui donner la forme d'une grue.

De mon côté, je m'attelai à donner à mon papier, une forme de lotus. Une des rares formes que j'arrivai à faire sans l'aide de la magie. Mon souvenir pouvait se lire à l'intérieur de la fleur. Magie nous montra son pliage. Un joli bateau ente ses mains. Miles montra sa grue et moi, mon lotus.

- J'aime beaucoup ton bateau, Magie!

Mon frère acquiesça et mis sa grue dans une bulle. Elle flotta à l'intérieur comme dans une bulle de vide.

-AH! C'est... heu...l'eau est froide!! s'écria Magie.

- C'est drôle comme la bulle n'éclate pas. La magie a beaucoup de bons côtés.

Je mis ma fleur dans la bulle au-dessus de moi et la regardai flotter dans les airs, fascinée.

Zephyr Greendal :

Aujourd'hui, la journée avait été correcte, je dirais même satisfaisante. Aucun incident d'aucune sorte, aucune maladresse, aucun écho négatif, aucun né moldu à proximité, aucune mauvaise note et nul professeur ne m'avait interrogé. Comme si l'ambiance s'était soudainement détendue. Grand bien m'en faisait, puisque je pouvais décemment rester un élève tellement banal qu'on ne daignait plus me porter d'attention. Je me passais aussi de ces loques infâmes de né-moldus et semi traitres de sang mêlés, chose qui me donnait le grinchebourdon lorsque j'étais obligé de me les coltiner.

Bref, me voilà donc ce soir, encore une fois à la bibliothèque, achevant mes devoirs. Mon estomac grogna soudainement, me rappelant que l'heure du diner devait avoir lieu. Je refermais mes livres l'esprit perdu dans mes divagations. J'avais faim, mais je fuyais la Grande-Salle comme la Dragoncelle. J'avais jugé ça plus prudent depuis le mois de Septembre. Je ne passais qu'occasionnellement quand j'étais vraiment trop affamé. Pour le reste, je fonçais vers les cuisines, dont Korlan m'avait déjà expliqué le système d'entrée. Les elfes se montraient très aimables et serviables envers moi, m'apportant quelques mets qu'ils avaient en réserve en discutant. Je grignotais le matin en y passant, puis les restes que j'avais conservé pour le midi, et le soir j'y allais jusqu'à ce que les élèves de Serdaigle ne remontent dans la salle commune pour m'ouvrir la maudite porte.  

Je fixais l'horizon où le soleil irradiait le paysage de sa couleur orangâtre, derniers signe de la journée. Oui, aujourd'hui j'avais la chance de mon coté, pourquoi ne pas tenter d'aller prendre mon diner avec les autres ?

Ma décision était prise, aussi je ramassais rapidement mes affaires dans mon sac et le refermais tout aussi expressément, avant de m'élancer vers la salle du diner. Je ne ralentis qu'en arrivant tout proche du hall d'entrée, peu désireux de cogner ou rentrer dans quelqu'un.

Les élèves avaient l'air dans un état de surexcitation qui était palpable dans l'air, aussi je me demandais vaguement quelle était la raison de cette euphorie. Mes pas réguliers et contrôlés me menèrent près des lourdes portes de chêne et je sus instantanément que quelque chose n'allait pas. Aucune odeur de plats n'en émanait, et plus surprenant encore, les tables s'organisaient dans un plan qui me surpris au plus haut point. Les maisons étaient mélangées, je vis même des professeurs assis avec les élèves et face à moi, se trouvaient des spectres trônant fièrement à leur place.

*Merlin, est-ce habituel ce genre de changements pour le soir ? me demandais-je. Vins-je donc si peu que je ne le savais même pas ?*

Je restais planté là, en plein milieu du passage, stupéfait et me demandant avec angoisse où j'allais bien pouvoir me mettre. Quelqu'un me bouscula en passant avec son groupe d'amis. Mon angoisse monta mais je ne décelais aucune trace de colère dans ses traits, au contraire, j'entendis un léger "excuse moi" ainsi qu'une autre personne qui chuchota :
"Qu'est-ce qu'il fait planté au milieu du chemin celui là ?" en rigolant, mais je n'y décelais aucune trace de malice.
Soulagé j'évacuais un profond soupir. Il semblait que les étudiants étaient passé à autre chose que mon cas désespéré. Ou peut-être m'avaient-ils véritablement oublié. Quoi que ce fut, ça ne résolvait pas mon problème immédiat. Je vis Eden, assis à coté de son cousin qui semblait tout aussi excité que les autres. Je souris face à cette vision. Mon regard chercha alors une autre personne que je trouvais installée vers le mur du fond, entouré d'étudiants à la tenue de Serpentard.

Je me décidais à les rejoindre, légèrement intimidé. Lorsqu'il me vit, Korlan m'adressa un sourire, accompagné d'un signe de main encourageant, puis m'indiqua de m'approcher. Ce que je fis avec joie, un poids en moins dans la poitrine. Mon frère me désigna une chaise à ses cotés et tapa sur l'épaule de son voisin en lui exprimant quelques mots concis en lui serrant la main. Ce dernier se leva et se déplaça un peu plus loin à sa gauche avec un hochement de tête entendu et un sourire satisfait. Ce comportement m'étonna.

Je m'installais à la précédente place du camarade de mon frère, un peu gêné. J'avais l'impression de ne pas être où je devais, d'avoir pris ce qui ne me revenait pas.

- Heu... tu es sûr que ton camarade ne va pas vouloir revenir ? Demandais-je à mon frère en hésitant.

- Oh, ça ! Non, ne t'en fais pas, me répondit-il d'un ton suffisant que je ne lui connaissais pas. Maalasti ne pige pas grand chose à cause de sa langue maternelle mais il y a des moyens que tout le monde comprend mieux que tout.

- Je ne saisi pas, exprimais-je, perdu.

Mon frère eut un petit rire supérieur.

- L'argent, me révéla-t-il comme une évidence.

- Oh...

Je ne sus que dire d'autre, tant la surprise était inattendue et déplaisante. Ainsi, la poignée de main et l'échange n'avaient pas été anodins. L'espace d'un instant, je me pris à penser que jamais je n'avais imaginé mon frère prononcer de telles paroles auparavant. Je me demandais vaguement si c'était Poudlard qui l'avait perverti, tout comme c'était le cas avec moi. Korlan plissa ses yeux face à ma réaction.

- Pourquoi fais-tu cette tête là ? demanda-t-il d'un ton soudain distant.

- Je..., hésitais-je en cherchant le courage de me lancer. Je trouve que ce n'est pas correct. Cette... façon de faire.

Mon ainé eut une inspiration arrogante.

- Pourquoi ? me questionna-t-il d'un ton froid et supérieur. Crois-tu que Malaasti ne soit pas satisfait de cette transaction ? Je lui ai donné bien plus qu'il ne méritait pour sa peine !

Je levais les yeux vers lui, croisant les iris ambrés et emplis de sévérité. C'était la première fois que je voyais un tel regard de sa part envers moi, et j'en fut retourné. L'espace d'un instant, je crus percevoir le reflet des yeux de Père dans les siens. Ceux couleur vermeille de lord Gilian étaient habituellement tranchants et sévères. Je me pris à penser, qu'en ce moment, avec en plus ses cheveux attachés impeccablement en catogan, Korlan lui ressemblait plus que je ne l'avait imaginé.

- Regarde le ! Dis moi... penses-tu qu'il aurait préféré rester ici ? continua-t-il.

Je tournais ma tête vers l'élève de Serpentard en question. A sa nouvelle place, il rayonnait de bonheur, attendant fébrilement la suite de la soirée avec les autres élèves de sa maison. Mais son visage avait un air satisfait que seule sa main, serrée sur une poignée de gallions, laissait transparaitre pour raison. Mon frère eut un long soupir condescendant.

- Tu devrais pourtant le savoir, maintenant, que l'argent gouverne le monde.

Je me retournais vers lui, mes lèvres pincées pour ne rien dire de plus. Je voulais rejeter cette façon de faire, mais le monde où j'avais grandit en était bercé atrocement. Je vis soudain le visage fatigué de Korlan fixant le centre de la Grande-Salle. Cela éloigna toute notion d'argent et profit de mon esprit. La constatation me frappa purement et simplement que depuis mon altercation avec les Serpentard, j'avais évité tout contact avec lui également.
Oui : je restais enfermé dans la tour des aigles, ayant trop peur de ne pouvoir rentrer par la suite, si l'idée folle me prenait de vouloir me balader. Coincé face à ce stupide oiseau et ses énigmes de malheur ! J'évitais comme la dragoncelle les repas et me réfugiais dans la cuisine ou la bibliothèque à la place.

Je pris soudain conscience que si mon frère avait été satisfait de lui, pour sa transaction que je jugeais malsaine, ces motivations étaient peut-être toutes autrement louables. Tournées vers une possible réunion de nous pour partager ce moment ensembles. Je sentis soudain la culpabilité m'envahir et un besoin de lui affirmer la joie que j'avais ressentie en m'installant ici.

- Je suis content d'être là avec toi ce soir ! Ca fait longtemps qu'on ne s'était pas retrouvés. Je ne savais pas qu'il arrivait que les tables soient changés pour le repas du soir. Je viendrais plus souvent désormais...

Korlan se tourna vers moi avec un sourire et une expression indécelable. Ce visage fendu de joie simple était celui que je connaissais, que j'appréciais et qui le montrait réellement, sans le reflet de nos parents et leur éducation.

- Je suis content aussi de te retrouver, Zephyr, me dit-il. Mais pour les tables, non ça n'arrive jamais... ne me dis pas que tu as oublié ?

- Oublié quoi ? demandais-je véritablement perdu.

- Quel jour on est ! répondit-il en levant les yeux au ciel dans une expression comique, comme si je débarquais de la planète Jupiter.

Je le fixais, en fronçant les sourcils dans une tentative désespérée de me rappeler. La seule chose que je me souvienne vaguement c'est qu'on était en plein mois d'Octobre et qu'il y avait encore si longtemps à tenir dans ce château lugubre avant les prochaines vacances. Mon frère s’esclaffa.

- Eh bien, tu vas vite le savoir, me glissa-t-il en me désignant le directeur qui se levait pour faire son discourt.

Je l'écoutais, bien plus intrigué que respectueux. Dès les premiers mots, mes yeux s’agrandirent d'un mélange de joie de d'excitation. Je comprenais désormais pourquoi l'ambiance dans l'édifice m'avait paru si différente.

- C'est l'inauguration des célébrations de Samain ! m'exclamais-je avec euphorie face à Korlan qui se borna à rire à mon expression.

Je rejoignis mon frère dans son éclat de rire et mon impatience se mit à grandir furieusement en moi.

- Comment ça se passe alors à Poudlard ? J'ai hate de le découvrir ! ça ressemble à celles qu'on fait à Fagley-le-Haut ? demandais-je à toute vitesse.

- Zephyr, calme toi, souris mon frère. Écoute donc le directeur et pour le reste tu verras bien, tu auras la surprise et tu pourras ensuite comparer ! Je te rappelle que moi non plus je n'ai jamais assisté à ces fêtes ici !

Je pris en effet conscience qu'à part le banquet d'ouverture, mon frère était toujours rentrée au manoir Greendal pour ces festivités et que donc, tout comme moi, il ne savait pas réellement à quoi s'attendre au château.

- Mais... tu n'as jamais demandé à tes camarades comment ça se passait ? pointais-je un peu boudeur et irrémédiablement impatient.

- J'avoue que j'ai demandé surtout pour le Jashin, me révéla-t-il.

- Ah c'est vrai ça ! Comment font-ils la chasse ici ? A Fagley-le-Haut on traque le Jashin parmi toutes les rues, les pavés, les falaises, les bosquets et les champs... Il ne faut surtout pas qu'il atteigne la mer ! J'ai tellement hate de voir celle de Poudlard ! Tu crois qu'ils vont la faire aller jusqu'à Pré-Au-Lard ?

Pour une fois depuis ma répartition, le fait de rester au château m’enthousiasma. Je m'émerveillais du dragon d'eau qui passa au dessus de ma tête en déversant ses goutes brillantes sur nous. Je suivis le mouvement de foule lorsqu'on nous demanda de rédiger un mauvais souvenir. Sans surprise, beaucoup d'évènements récents me revinrent en mémoire, faisant un peu tomber mon excitation, et je tachais de déterminer le plus douloureux pour moi.

Les enfermements dehors ? Les né-moldus dans mon dortoir ? Les chouchou partisans de Diggory ? Les mots haineux de Smith ? Le professeur... non devrais-je dire, l'imposteur Cumman et ses cours et ses retenues ignobles ? Mes hallucinations de lutins et de fées ? Mon propre diagnostic de cure d'électro sorts ? Les regards haineux des Serpentard ? Mon agression dans les cachots ? La beuglante de Père ? ...
Non il y avait un élément déclencheur beaucoup plus important, la grosse blague qui avait fait de ma vie un enfer.

"Ma réparation à Serdaigle" écrivis-je.

J'aurai eu beaucoup à dire, mais je n'avais véritablement pas envie de m’étaler dessus. Korlan soupira en reposant lentement sa plume, voyant parfaitement ce que j'avais inscrit, car je ne le cachais même pas. Il me fit un sourire forcé.

- Tu as mis quoi, toi ? lui demandais-je.

Il me montra son parchemin avec une expression tendue. Si je trouvais que je n'avais pas beaucoup écrit, lui avait vraiment été succinct. Il avait rédigé seulement en lettres penchées le mot :

"Nubilité".

Une sensation glacée me prit l'estomac, comme si j'avais avalé de l'eau fraiche. Je pris alors pleinement conscience que mon frère allait vers ses 15 ans et que pour lui, ça signifiait de nombreuses obligations sociales.

J'hésitais à lui poser la question qui me brulait les lèvres, car après tout, avais-je le droit de lui demander quoi que ce soit après l'avoir autant ignoré ces derniers temps ? Cependant, je ne parvenais pas à détacher mon regard du mot dont les lettres s'enfonçaient dans le parchemin.

-Tu... commençais-je, tu as déjà... ?

Je ne put réussir à achever ma question qui mourut dans ma gorge. Il vola à mon secours.

- Non, me répondit-il d'un ton lassé. Père a juste fait en sorte que je sois vendu à la famille la plus offrante, acheva-t-il avec un dégout non contenu. Les propositions sont encore en négociations...

Il serra sa main sur le parchemin, le tordant en tout sens. Je parvenais sans mal à comprendre la déplaisance sourde que cette situation lui imposait. Je cherchais à capter son regard, mais ses yeux fuyaient délibérément les miens. Je mis alors ma main sur son bras, dans un geste de réconfort.

- Tu vois, l'argent achète tout, me souffla-t-il toujours résolument tourné vers la table. Même les unions. Tout ceci nous promet un merveilleux mariage à venir !

J'aime beaucoup ton RP avec ce personnage, Sirius.


Samain. Nous y voilà. La fête des sorciers. Très importante aussi dans ma famille. On y écoutait des récits d'anciens membres plus ou moins importants de notre généalogie ou dans le monde magique. Un peu endormant. J'espérais que celle de Poudlard soit mieux.

Je m'installe à la table qui rassemble le plus de Serpentard. Cette nouvelle organisation me laisse perplexe. A ma gauche, s'installent des filles. Elles sont déjà dans des annecdotes qui me laisse de marbre. Comment s'habilleraient-elle pour les jours à venir, pour un bal, avec qui elles aimeraient venir et se marrier. Lassant d'entendre ceci à longueur de journée.

Un élève de ma maison m'interpelle en désignant la chaise vide à mes cotés.

- Je peux m'assiRR ici ?

J'étais persuadé de l'avoir vu assis plus loin. Son fort accent m'apprend qu'il a des origines allemandes. Sa façon de parler risque fort de m'exaspérer. Mais au moins, il ne s'agit pas d'une fille.

- Oui.

- MeRRci.


Il s'installe avec un grand sourire et le poing fermé. Drole de félicité. Un regard plus loin dans la table m'apprend qu'il vient de laisser sa place au garçon de mon année.

- Je m'appelle Romuald Maalasti.

- Tom Felton.

- Tu es en pRRemièRRe année ?

Je pensais que ça se voyait.

- Oui.

- PRRemieR Samain aloRRs ?

Je vais investir dans un perroquet. Je hoche la tête. Histoire de changer de mot.

- C'est tRRès sympa à PoudlaRRd ! VRRaiment amusant !

Je fronce le nez à chaque fois qu'il prononce un peu trop fort les R.

- Je vais voir...

Les frères Greendal regardent vers nous. ça me met légèrement mal à l'aise. Mais pas mon camarade apparemment. Il continue de me parler.

- Je viens d'Allemagne. Mon accent ne te déRRange pas tRRop j'espèRRe ?

Bon sang ! Il fait exprès de choisir les mots avec des R ? Le directeur se lève m’épargnant une réponse. Il explique la procédure. Étonnant. Je prends la plume. Je résiste à l'envie d'écrire "avoir laissé la place à ce rouleur de R à mes cotés". Qu'est-ce que je peux bien inscrire ? "Trop de filles ici ?"

Je soupire. Je repose ma plume. Rien ne me vient. Tant pis. Je vois Diggory et Smith s'exclamer en touchant la bulle. Je lève mon parchemin vierge.

Audrey se renda dans la grande salle à la hâte! Elle savait que c'était la semaine des festivités de Samain qui commençait et elle adorait Samain. C'était ses festivités préférés, elle aimait l'ambiance et les activités qui entouraient cette fête. C'était très important dans sa famille. 

Elle entra dans la salle avec conviction puis s'arrêta d'un coup pour regarder la grande salle. Elle écarquilla les yeux d’émerveillement tellement tout était si beau. Elle restait planter là quelques minutes en bloquant les gens qui entrèrent, sans s'en rendre compte. 

Elle avança alors tranquillement et balaya ensuite les tables du regard, tout était différent, elle était un peu déboussolé, la jeune fille ne savait pas trop où s’asseoir. Il ne restait plus beaucoup de place puisque la plupart des gens était arriver d'avance. Elle vit alors Eden qui était assis à une table avec quelqu'un qu'elle ne connaissait pas, mais Audrey décida quand même d'aller s'asseoir près de lui. Il y avait quelque de chaque côté, alors elle se mit en face du jeune homme. 

-Hey Eden! tu as vu ça comme tout est super beau?! Dit-elle avec un immense sourire. 

-J'ai si hâte aux festivités, je me demande ce qu'on va faire! Ajouta-t-elle.

La jeune fille était si exciter qu'elle avait de grands yeux brillant et un immense sourire collée à son visage, elle qui avait plutôt tendance à ronchonner, ça n'allait pas lui faire de tord. Elle appréciait peu les cours, mais les festivités sorcière c'était sa tasse de thé. 

Puis le souper commença avec un mot du directeur. 

- Ce soir, nous célébrons le commencement de la fête mais également la célébration du passé ! Durant sept jours, à compter ce soir, nous serons tous portés hors de notre quotidien pour ce rite magique du souvenir, du partage et de la purification ! 

-Pendant 7 jours??? dit-elle en serrant les points de fierté. Est-ce que ça veux dire que nous allons pas avoir de cours durant toute la semaine? Ça serait mon rêve!

Puis le directeur leur demanda d'écrire un mauvais souvenir sur un parchemin, mais Audrey était trop préoccupé à pensé à la semaine et à regarder autour d'elle, qu'elle n'avait pas la tête à penser à cela. De plus, elle ne voulait pas se rappeler quelque chose de mauvais donc elle ne pris même pas la peine de prendre une plume et un parchemin.

L'envoyée à la peau blanchâtre du ministère eut un regard méprisant pour les tables.

- Je ne sais que dire tant j'en aurai à déblatérer contre cet établissement, déclara Mrs Addams à la Chose qu'elle caressait affectueusement.

Elle inscrivit tout de même une phrase marquant « le manque de discipline à Poudlard et mon affectation à cette école de sauvages. »

Elle plia le parchemin de sorte à former une baguette magique et l'envoya dans la bulle d'eau.

Le directeur reprit la parole une fois que les mouvements des étudiants se furent estompés.

- Bien, je pense que nous avons tous fini avec nos parchemins. Maintenant passons au second et plus joyeux. Sur cette pierre qui se trouve devant vous, je vous demande d'inscrire en gravure quelques mots ou illustrations montrant au contraire, votre plus beau souvenir de l'année ou celui qui vous est le plus cher. Ensuite, de nouveau vous porterez cette pierre dans l'eau au dessus de vous, comme vous l'avez fait pour votre papier.

De nouveau des bruits se firent entendre, des élèves gravant leurs pierres, au grand désagrément de Mrs Addams qui fronça les sourcils.

- Si vous voulez mon avis, je ne risque pas d'y inscrire mon débarquement à Poudlard... Tout ceci est trop fouillis.

La Chose esquissa un mouvement grossier en relevant son majeur vers les élèves sans que la sorcière au teint blafard ne le remarque. La main sembla même glousser.

Addams fini de graver « monté en grade » sur sa pierre avant de la lever par magie, d'un wingardium leviosa muet.

Continuant de se chamailler avec Alvin, Eden ne remarqua l'arrivée d'Audrey que lorsque cette dernière prit la parole à ses côtés.

-Hey Eden! tu as vu ça comme tout est super beau?! Dit-elle avec un immense sourire. J'ai si hâte aux festivités, je me demande ce qu'on va faire!

-Oh, Audrey ! Oui j'ai trouvé ça superbe en arrivant dans la salle, c'est impressionnant.

Eden se demanda alors quel souvenir Audrey noterait sur son parchemin. Malgré sa curiosité, il fit preuve de retenue, cela lui sembla irrespectueux de lui demander. Il pensa alors à Zephyr.

"J'espère qu'il n'est pas en train de se creuser la tête pour savoir quoi mettre comme souvenir..."

Il chercha son ami parmi les élèves et le trouva installé à côté de son frère, avec une expression sur le visage qu'Eden ne parvint pas à déchiffrer. Il prit la décision de fouiller dans son sac pour attraper un morceau de parchemin qu'il voulait rouler en boule pour la jeter sur son ami dans le but d'attirer son attention, mais ce fut la sienne qui se fit accaparer en premier.

- Bien, je pense que nous avons tous fini avec nos parchemins. Maintenant passons au second et plus joyeux. Sur cette pierre qui se trouve devant vous, je vous demande d'inscrire en gravure quelques mots ou illustrations montrant au contraire, votre plus beau souvenir de l'année ou celui qui vous est le plus cher. Ensuite, de nouveau vous porterez cette pierre dans l'eau au dessus de vous, comme vous l'avez fait pour votre papier.

-Tu pensais à quoi exactement Eden là ? lui demanda Alvin en baissant la voix.

-Euh...

-Faut arrêter de penser aux filles tu sais !

Eden enfonça son coude dans les côtes d'Alvin qui se plia en deux.

-Silence un peu toi !

Eden souffla. Là encore, ses souvenirs pour l'année étaient jusqu'à présent à peu près aussi bons que mauvais. Il décida alors de noter celui qui avait été le plus important pour lui. Enthousiasmé par le souvenir auquel il pensait, il ne put s'empêcher de taquiner Audrey à ses côtés.

-J'espère que tu vas noter que ton plus beau souvenir, c'est notre rencontre ! En général je sais marquer les esprits ! plaisanta-t-il

Caroline me sourit
- C'est drôle comme la bulle n'éclate pas. La magie a beaucoup de bons côtés.
- Oui, c'est vrai!! C'est parfois bien pratique! J'ai hate de pouvoir faire la même chose!

Je promène mes yeux dans la salle et je vois Stride donner un coup de coude à un garçon plus agés que lui. Puis il parle à cette sang-pur rousse, Lovegood, il me semble. Plus loin je vois Greendal avec celui qui semble être son frère. Il regarde vers un autre garçon de l'âge du frère et vers Tom qui discute avec lui, même s'il a l'air blasé. Les sang-pur ont l'air de connaitre vraiment tout le monde j'ai l'impression. Mais je ne les trouve pas très sympathique pourtant!! A part Tom, ce doit être le seul que j'apprécie pour le moment. Enfin, disons qu'il ne m'a pas rejetté. En plus je ne sais même pas s'il est vraiment sang pur en fait!! Si ça se trouve il est de moitié comme Caroline. Mais vu qu'il est à Serpentard je pense qu'il est pur.

- Dit Caroline tu connais Tom Felton de Serpentard? Tu sais s'il est de sang-pur ou il est comme toi heu... sang-croisé ou je ne sais plus comment vous dites?

Le directeur se lève après la réponse.
- Bien, je pense que nous avons tous fini avec nos parchemins. Maintenant passons au second et plus joyeux. Sur cette pierre qui se trouve devant vous, je vous demande d'inscrire en gravure quelques mots ou illustrations montrant au contraire, votre plus beau souvenir de l'année ou celui qui vous est le plus cher. Ensuite, de nouveau vous porterez cette pierre dans l'eau au dessus de vous, comme vous l'avez fait pour votre papier.

Avec un grand sourire, je grave ma "phrase découvre la magie".
Surement mon plus beau souvenir de l'année que ce jour là!!! La magie est quelque chose de merveilleux, que je n'osai même pas imaginer. Ce château est juste magique ! Je fais un grand sourire à Caroline et Miles.

-Je crois que j'ai pas de soucis à trouvé celui-là!!!

Et je lève la pierre pour qu'à nouveau en riant je la mette dans l'espèce de bulle d'eau au dessus de nos tête.

Le directeur laissa un moment aux élèves pour mettre leurs messages de pierre dans la bulle. Une fois qu'il ne discerna plus aucun mouvement, il se leva, se racla la gorge et, comme un rituel, pointa de nouveau sa baguette sur lui pour lancer le sonorus.

- Les souvenirs sont quelque chose de fort et puissant. Mais en y cherchant bien, nous pouvons remarquer que ceux qui nous procurent le plus de force sont ceux qui nous rappellent nos instants de bonheur. Ce sont eux qui nous permettent d'aller de l'avant, d'être toujours meilleurs et parfois, de résister. Faites en sorte de les graver aussi fortement en vous que ce soir dans votre pierre. Cultivez-les et prolongez-les dans l'avenir : vous laisserez alors inconsciemment couler l'encre des mauvais moments dans le flot de votre vie, jusqu'à ne plus leur accorder autre importance qu'une exhortation.

Le directeur tapa dans ses mains et le dragon reprit sa dance jusqu’à éclater en de multiples gouttelettes sous les sons émerveillés des étudiants. Au ralentit, les pierres et les parchemins de chaque élève, professeur et fantôme retombèrent sur la table, devant eux. Les parchemins humides étaient redevenus vierges pour la plupart, pour les autres, de l'encre s'en écoulait lentement. Quand aux pierres, leurs messages restaient encore bien visible.  
Lorsque le directeur tapa dans ses mains, les pierres se transformèrent en une bougie.

- Il est de coutume, pour les célébrations de Samain, de penser également à nos ancêtres. De leur laisser une lueur pour qu'ils puissent reconnaître l'endroit ainsi que nous-mêmes et y percevoir là un symbole de reconnaissance. Cette bougie devant vous est prévue pour ne pas se consumer jusqu'à la fin de notre Samain. Je vous en laisse donc le soin d'en faire ce que bon vous semble, de les installer où vous le souhaitez, du moment que notre règlement ne l'interdit pas, bien entendu. Pour ceux ne pouvant user de magie et qui souhaiterait l'insérer dans une citrouille creusée, comme symbole de respect et porte-chance, nous vous en avons laissé de nombreuses dans vos salles communes et sur la table du banquet.

Le Directeur poursuivit en levant les bras :

- Bien, maintenant que bous avons tous fini, il ne me reste plus qu'à vous souhaiter un bon appétit et soyez en forme pour demain !

Les plats apparurent soudainement sur la table, ainsi que les couverts. Quelques citrouilles ayant un visage gravé adressaient des sourires, des clins d'oeil ou des grimaces aux élèves à leurs cotés.[/color]

Enfermé dans son bureau à travailler sur différents projet de potions, Sam Bellamy n'avait pas vu l'heure de l'ouverture de la célébration de Saïman arriver et c''est avec un léger regret qu'il avait dû quitter ses parchemins et ses fioles. Avant de quitter les lieux, il était passé devant le chaudron frémissant qui était situé dans un coin de la pièce afin de vérifier que la potion en cours soit correcte pour la laisser sur le feu doux le temps de la célébration.

En entrant dans la grande salle, il put constater que tout était installé, et que beaucoup de professeurs et d'élèves étaient déjà présents, et il se sentit quelque peu honteux d'avoir oublier l'heure pour aider à la préparation tout en se promettant de se rattraper pour la suite de la semaine.

Il chercha alors une place, et se rendit compte qu'il ne restait plus que quelques unes, dont une place à côté de Mrs Addams. Il vit alors que certains élèves se battaient le plus discrètement possible pour éviter d'avoir cette place. Sam soupira.

-Allez, je vais me sacrifier pour préserver la jeunesse...

Alors que le directeur avait entamé son discours au moment où Sam s'installait, il se promit d'essayer de ne pas tenir compte de sa voisine autant qu'il le pouvait.

- Je ne sais que dire tant j'en aurai à déblatérer contre cet établissement, déclara Mrs Addams à la Chose qu'elle caressait affectueusement concernant les mauvais souvenirs à inscrire.

"D'accord, c'est mal parti pour essayer de l'ignorer si elle commence la soirée de cette façon." pensa le professeur de potion.

Aussitôt, il prit son parchemin et y écrit son mauvais souvenir sans chercher à la cacher : L'arrivée de Mrs Addams en tant qu'enseignante à Poudlard. Il se fichait que sa voisine ne remarque quoique ce soit. Il fit placer son souvenir dans l'eau et attendit patiemment la suite en observant les personnes dans la salle. Certains mettaient plus de temps que d'autres à choisir leur souvenir, et Sam remarqua que pour la plupart, il s'agissait d'élèves nés de parents moldus qui ne connaissaient pas la tradition et qui n'avaient jamais réfléchi plus que nécessaire au choix de leurs souvenirs.

Il attendit alors patiemment que le directeur propose de passer à la suite de la soirée concernant cette fois-ci les bons souvenirs, et fut à nouveau irrité d'entendre la voix de sa voisine.

- Si vous voulez mon avis, je ne risque pas d'y inscrire mon débarquement à Poudlard... Tout ceci est trop fouillis.

Bellamy fronça les sourcils et se mordit la langue. Il ne voulait pas lui offrir ce plaisir de rentrer dans son jeu, d'autant plus que Poudlard était pour lui l'une des meilleures choses qui lui soient arrivé dans la vie jusqu'à présent.

-Heureusement que tout le monde n'est pas aussi insupportable, souffla Sam en écrivant son souvenir avant de l'envoyer à son tour.

C'est au même moment qu'il vit entrer dans la salle Noar avec un courrier dans son bec. Il lui fit signe de se poser, ce que fit aussitôt le hibou. Il ouvrit la lettre et la parcourut rapidement des yeux avant de la refermer et de la ranger dans une poche intérieure de sa cape. Il vit alors La Chose faire un geste obscène à des élèves, ce qui le fit claquer sa langue contre son palais.

Fatigué de ce comportement, le professeur eu une idée et parla discrètement à son hibou sans que personne ne l'entende.

-Ecoute-moi Noar, voilà ce que tu vas faire...

Une fois qu'il eut finit de donner ses instructions, il le laissa s'envoler. Le hibou grand duc se mit alors à faire plusieurs tours dans la salle pendant un certains moment, passant parfois très près des élèves et des autres professeurs, jusqu'au moment où il se contenta de voler en cercle au dessus de mrs Addams et de La Chose, puis seulement au dessus de la main grossière. Une fois sa cible immobile, il lâcha une fiente sur celle-ci et quitta la salle dans un hululement vainqueur. Pendant tout ce temps, Sam regardait partout sauf son hibou, sachant à son cri que sa mission était réussie.

Zephyr :

Je ne savais pas quoi dire de plus à mon frère. Je ne voulais pas que mon malaise vis-à-vis de cette situation le rende plus mal encore. J'eus envie de lui dire peut-être que tu t'entendras à merveille avec ta promise, peut-être que vous serez vraiment amoureux. Mais j'eus l'impression que mes paroles sonnaient creuses.
J'observais la salle avec une toute nouvelle attention, m'arrêtant sur chaque fille présentes dont je connaissais la famille de noble lignage de sang. L'une d'elles serait peut-être l'heureuse -ou malheureuse- élue qui partagerait la vie de mon frère. Je me souvenais à cet instant que, si à 20 ans je n'étais pas engagé, ou si mon frère se retrouvait destitué ou décédé, moi aussi je risquais le même destin. Mais la sentence de l'héritage me paraissait floue, et de bien meilleure facture et liberté à mon égard de simple second. Aucune jalousie, si ce n'est la perfection de mon frère, ne pouvait me ronger.

Mon regard s'arrêta sur Audrey, et je sentis mon estomac se crisper légèrement à cet instant. Et si Audrey était la promise de Korlan ? Ne serais-je pas un peu plus envieux ? Après tout, les Lovegood étaient une noble et respectueuse famille de sang-purs. Mon précepteur en était l'exemple parfait. La jeune fille représentait également ces valeurs. Elle pourrait être un choix avantageux, si ces parents versaient une belle somme aux miens.

Je vis Eden adresser à Audrey quelques mots en chuchotant. Certainement une phrase charmeuse comme il en avait le secret, car je vis la jeune sorcière sourire en réponse. Je restais figé sur cette émotion qui avait le don incroyable d'illuminer le visage de la Serpentard, sans le départir de son assurance fraîche. Une fois de plus, je senti une pointe de jalousie envers mon meilleur ami. J'aurai aimé me retrouver à sa place, être celui qui parvenait à lancer des phrases ravageuses pour elle et la faire rire, sans que mes maladresses ou délires ne viennent tout gâcher. Ses cheveux bougèrent lorsqu'elle se replaça, baignés par la lueur des bougies tout près. Un frisson parcourut mon échine à cet instant. On aurait véritablement dit des flammes qui oscillaient lentement au vent. Je fermais les yeux, pour ne pas laisser l'image radieuse d'Audrey se ternir dans mon esprit, à cause de ma phobie du feu.  

Korlan me donna un discret coup de coude et je rouvris les yeux pour le voir me désigner mon parchemin. Je pris attention au directeur qui s'était levé et recommençait son discours. Lorsqu'il évoqua la suite des événements après l'étape des parchemins, je pris mon papier que je m’efforçais de rapidement placer dans la bulle d'eau. Ma chaise racla un peu le sol lorsque je tendis mon bras vers le ciel. Pour la discrétion en revanche, c'était raté. Je maudis ma petite taille en sentant les yeux de Mrs Addams vrillés vers moi et tachais de ne pas rougir. Je reportai mon attention vers le directeur.

- Bien, je pense que nous avons tous fini avec nos parchemins. Maintenant passons au second et plus joyeux. Sur cette pierre qui se trouve devant vous, je vous demande d'inscrire en gravure quelques mots ou illustrations montrant au contraire, votre plus beau souvenir de l'année ou celui qui vous est le plus cher. Ensuite, de nouveau vous porterez cette pierre dans l'eau au dessus de vous, comme vous l'avez fait pour votre papier.

Je me frottais les mains pour celui-là. Je savais parfaitement ce qui m'avait rendu le plus heureux et le plus fier cette année. Merlin, que ça me paraissait loin, en y repensant. Comme si des années, au lieu de quelques mois m'en avait séparé. Je sentis cette chaleur de satisfaction me traverser.

- Laisse-moi deviner, Zephyr, commença mon frère en souriant. Tu vas mettre le jour de l'adoption de Rhesus ?

- Oui, bien sur ! Répondis-je avec entrain.

Korlan rigola devant mon expression. Je préférais largement le voir comme ça que dépité comme auparavant avec le mauvais souvenir. Je repensais à Rhesus, mon petit poulain Ethonan que j'avais reçu comme cadeau pour mon admission à Poudlard. C'était une coutume chez nous, de recevoir un jeune cheval ailé au pedigree illustre pour célébrer notre 11è anniversaire. Le premier animal noble particulier. Il était encore tout jeune lorsque j'étais parti pour Poudlard, tout foufou et insouciant. Passer du temps avec lui m'avait empli de bonheur, une chose que je retrouvais souvent avec la compagnie des animaux. Il avait certainement beaucoup grandit en mon absence. J'avais dû le confier aux bons soins de nos elfes aux écuries. Il me tardait déjà de le revoir, et un jour, de venir à Poudlard sur son dos.

Je pris le burin et m’attelais avec application à réaliser ma phrase. Je savais que j'en étais capable, je l'avais déjà fait plusieurs fois avec cette méthode, mais tout de même, ce n'était pas l'envie de savoir le faire à la baguette magique qui me manquait. A mes cotés, Korlan avait déjà fini avec un effort minime. Je mis alors tout mon cœur dans la gravure du prénom de mon poulain et le résultat me rempli de fierté. C'était sûrement la plus belle gravure que j'avais jamais réalisé.

- Et toi, tu as mis quoi ? Demandais-je à Korlan d'un ton joyeux.

Mon frère s'évertua à masquer sa création, ce qui me surprit et me donna encore plus envie de savoir. Je tentais, en vain, de pousser sa main de devant la pierre, et de l'empêcher de la monter dans la bulle.

- C'est pas pour les petits enfants ! Fit-il semblant de me gronder.

- Alleeeeez ! Montre moiiiii ! Réclamais-je comme un enfant capricieux.

Ce qui eut pour effet de le faire rire. Je tentais alors d'en profiter pour lui faire abaisser son bras, mais, soudainement, je sentit des fourmillements me prendre de partout. J'eus un réflexe de sursauter et de me replier sur moi-même pour ne pas rire à gorge déployée en pleine grande-salle. Je compris au sourire victorieux de mon frère, qu'il était l'auteur de ce trouble. Trouble qui s'arrêta net lorsqu'il abaissa sa main, désormais vide. Je croisais alors mes bras autour de ma poitrine, dans une attitude boudeuse.

- Un maléfice du chatouillis ? Vraiment ? Tu n'avais pas mieux en stock ?

- Le plus simple est parfois la meilleure solution. m’assenât-il posément.

- Alors il y avait quoi sur ta pierre ? Insistais-je.

- Des choses qui ne sont pas tes affaires et que tu comprendras quand tu seras plus grand, me répondit-il avec un sourire énigmatique.

Je l'observais attentivement. Ses yeux ambrés semblaient plus foncés qu'à l'accoutumé, la faute à ses pupilles dilatées. Je constatais alors au même moment que ses joues s'étaient un peu teintés de rouge. Je froncis les sourcils en me rappelant une chose de cet été.

- ça ne concernerait pas une certaine Rosa par hasard ?

- N'insiste pas, je ne te dirais rien, me répondit-il avec une lueur espiègle dans le regard.

Je fis la moue et haussait mes épaules. Je savais que Korlan ne lâcherait rien maintenant. Je levais ma pierre vers la bulle d'eau, plus posément que je ne l'avais fait avec mon parchemin. Le directeur se leva de nouveau.

- Les souvenirs sont quelque chose de fort et puissant. Mais en y cherchant bien, nous pouvons remarquer que ceux qui nous procurent le plus de force sont ceux qui nous rappellent nos instants de bonheur. Ce sont eux qui nous permettent d'aller de l'avant, d'être toujours meilleurs et parfois, de résister. Faites en sorte de les graver aussi fortement en vous que ce soir dans votre pierre. Cultivez-les et prolongez-les dans l'avenir : vous laisserez alors inconsciemment couler l'encre des mauvais moments dans le flot de votre vie, jusqu'à ne plus leur accorder autre importance qu'une exhortation. 

Je réfléchis à ces belles paroles. Est-ce que le souvenir avec Rhesus pourrait chasser mon malheur à Poudlard ? Je n'en étais pas certain. Les moments dans le château représentaient mon quotidien pour pratiquement 7 longues années. Mes moments avec Rhesus se mesuraient en mois ou semaines très épars. Je jetais un coup d’œil à Korlan. Il semblait perdu dans ses pensées, peut-être qu'il se remémorait le souvenir qu'il n'avait pas voulu me confier. Je me réconfortais en me disant que pour quelques années au moins, j'avais sa compagnie. J'avais également celle d'Eden.

Le repas apparût devant nous, et je lui fit honneur, après plusieurs jour de disette. J'avais manqué plus de repas que la majorité des élèves de ma maison, j'en étais certain. Mon estomac me le rappela cruellement lorsque je fini de le remplir, plus par gourmandise, que par besoin. Je fut tenté de mettre quelques victuailles dans mes poches, mais je me rappelais que Samain durait sept jours, et que si les tables étaient mélangées comme ce soir, je pourrais me rendre près de Korlan et ne mourrais pas de faim. J'enfouis alors un simple gâteau à la citrouille dans ma poche, pour le lendemain matin.

Les paroles du directeur me sortirent de ma méditation, en portant devant moi une bougie pour la mémoire des ancêtres. Je regardais Korlan la porter dans une citrouille aux dents pointues. Une idée me vint, puisque j'étais condamné à passer la nuit dans les tours. Enfin, si je parvenais à me faufiler avec des aînés capables de fournir la réponse à l'aigle gardien.

- Je pense que je vais la mettre dans une citrouille de la tour de Serdaigle. A coté de ma fenêtre, par exemple, ça serait parf...!

Je fut coupé dans ma phrase par un long cri strident. Aussitôt tous les regards, dont le miens, convergèrent vers son origine. Mrs Addams, un air parfaitement dégoûtée, tenait du bout de ses doigts pales et effilés, son affreuse main vivante qui s'était faite garnie d'une majestueuse fiente. La Chose bougeait en tout sens, rendant la tâche plus ardue à sa propriétaire qui s'évertuait à la nettoyer.

Une partie de moi fut tenté de rire, mais une autre, estomaqué, se demandait s'il était décent de le faire face à un professeur et si je ne risquait pas des ennuis. Korlan trancha la question pour moi, en éclatant d'un rire moqueur, déjà masqué par les rires tonitruants de certains autres élèves et instituteurs. Je les rejoignis un peu plus timidement, mais surpris de voir aussi peu de compassion pour un membre du corps enseignant. Mrs Addams devait vraiment avoir une personnalité épouvantable pour obtenir de telles moqueries, notamment de la part de ses collègues. Je me dis que finalement, je n'étais pas aussi seul dans mes dépréciations que je ne le croyais.

- C'EST INTOLERABLE !! QUEL MANQUE DE COMPORTEMENT DANS CETTE ECOLE, C'EST UN SCANDALE !! UN VERITABLE AFFRONT !! JAMAIS A SALEM.... !!

- Je crois que je vais rentrer dans ma salle commune, me dit Korlan encore hilare. Avant que Mrs Addams ne déchaîne ses foudres partout ici pour cette offense !

Il appliqua ses paroles en se levant, mettant de la distance entre la furie de l'envoyée de Salem qui s'époumonait sur l'intenabilité de l'établissement Poudlard. J'imitais mon frère, me rapprochant de la porte de chêne et cherchant frénétiquement Eden ou d'autres Serdaigle qui pourraient m'aider à passer la porte de mon dortoir. De nombreux élèves avaient pris le parti de quitter les lieux, riants et s'étouffant.

- Passe une bonne nuit Zephyr, à demain ! Me lança mon frère par dessus son épaule, en rejoingnant les siens.

Je le regardais partir en lui adressant un signe de la main. Puis je redirigeais mon regard vers la salle.

- Alors, on s'enfuit de la furie du diable? lançais-je en rigolant à mes camarades.

(il est trop chou zéphyr )

Audrey commença à voir les gens quitter la grande salle, car le banquet tirait à sa fin. Elle sentait un peu de déception, car elle n'avait pas envie que cette soirée finisse, elle adorait les célébration de samain. C'était une belle fin de journée festive.

*Au moins cela va durer 7 jours* se dit-elle avec un sourire

La jeune fille était tellement obnubilée par les événement de la soirée qu'elle était tout simplement heureuse et elle ne pensait plus à rien d'autre.

Elle vit alors Zéphyr se lever pour quitter la grande salle et elle lui lança alors un grand sourire et un signe de main en guise de bonsoir. Sa bonne humeur de la soirée lui fit oublier toutes les rancœurs des derniers temps et elle avait juste envie de saluer son ami!

Le repas était apparut devant les convives; professeurs comme élèves lui faisaient honneur, avec le brouhaha habituel que cela engendrait. Des petits plaisantins avaient fait exploser deux ou trois citrouilles répandant la chair et le jus un peu partout à leurs cotés sous des éclats de rire tonitruants. 
Mrs Addams eut une expression dédaigneuse en voyant ce désastre.

-Quel spectacle pitoyable, souffla-t-elle. 

Elle vrilla ses yeux noirs vers les fauteurs de trouble, comme si elle pouvait parvenir à les réduire en cendre d'un simple coup d'oeil. A coté d'elle, la Chose leur adressa un geste obscène, sans que sa propriétaire ne le voit. Mr Bellamy, en revanche, l'observa très bien et claqua la langue sur son palais en dépréciation. Mrs Addams se mépris sur les intentions de son collègue, croyant que lui aussi trouvait les jeunes plaisantins très mal venus. Contrairement à Mr Sokar, assis un peu plus loin que les deux élèves, qui ornait un très large sourire en fixant les jeunes gens du regard. 

- Je ne vois pas ce que ces actes dépravés ont de drôles, vraiment... c'est juste un énième flagrant manque de tenue de la part de cette école.

L'une des personnes non loin d'elle se contenta de lui répondre d'un simple "c'est la fête". Ce fut à cet instant que Sokar fit à son tour exploser l'une des citrouilles en lévitation, qui déversa nombre de sucreries sur les élèves présents à cet endroit. Ces derniers se réjouirent bruyamment en tendant les bras pour en attraper le plus possible. Addams se borna à répliquer qu'elle ne concevait pas ce que cela justifiait comme manque de tenue. 

- Je ne conçois pas une telle plaisanterie !

- Heuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuu..., répliqua Mr Andhéreis, assis de l'autre coté d'elle, son œil vitreux fixé sur le hibou de Mr Bellamy qui s'envolait en tournant au dessus de leurs têtes. 

Addams lui adressa un air empli de son exaspération de l'attente de la suite. Voyant que rien ne semblait venir, elle s'agaça. 

- Il n'y a rien à expliquer, bougez-vous un peu, mon pauvre ! C'est en partie à cause de mollassons comme vous et l'équipe de cette école que le manque de tenue et la paresse s'intensifie ici !

Sur ces paroles, La Chose se mis a danser des doigts sur la table, devant le regard attendrit de sa propriétaire. 

- Je vais devoir redresser un peu le niveau lamentable de cette école, conclu la sorcière au teint blafard.

Ce fut à cet instant précis qu'un SPOUTCH retentit devant leurs yeux. L'instant parut d'abord comme figé, puis La Chose sembla se ratatiner sur la table. Aussitôt un long cri strident furieux et dégoûté provenant de Mrs Addams déchira l'air. Tout devient silencieux un moment jusqu'à ce certains explosèrent de rire et que le dragon n'explose : 

- C'EST INTOLERABLE !! QUEL MANQUE DE COMPORTEMENT DANS CETTE ECOLE, C'EST UN SCANDALE !! UN VERITABLE AFFRONT !! JAMAIS A SALEM.... !!

Les mots s'étranglèrent dans sa folle furie. Pendant ce temps la Chose s'était affalée sur la table, tel un sous plat taché. De multiples hordes de chauve-souris s'envolèrent en tout sens, affolées et effrayées. D'un sort Addams nettoya la pauvre main, faisant évaporer la fiente.

- QUI ?!! Hurla la sorcière. QUI A OSE ?

Des masses d'étudiants se levaient, certains précipitamment, pour se rendre près des portes de chênes et quitter la grande salle. D'autres en profitait gaiement pour faire exploser quelques nouvelles citrouilles, déversant de la chair orange du fruit, ou pour les chanceux, des sucreries cachés à l'interrieur. Mais la furie de Mrs Addams n'était pas terminé. Elle découvrit alors Noar le hibou qui était encore dans la salle à voleter joyeusement, sa mission remplie. La sorcière de Salem sorti sa baguette magique, envoyant de multiples sorts vers le hibou insolent. L'un d'eux toucha même une des chauve-souris, qui la pétrifia en plein vol, et qui alla s'écraser contre un mur dans un bruit strident et peu ragoutant.
Le hibou s'envola alors hors d'atteinte et atteignit probablement une autre pièce.

Addams n'en avait pas terminé pour autant. Elle se leva à son tour et se dirigea également à pas furieux vers la sortie, n'hésitant pas à pousser les malheureux élèves qui avaient l'audace de ne pas s'écarter de son chemin.

- Eh bien, eh bien chers convives ! Notre repas touche à sa fin. Commença le directeur. Je vous souhaite à tous une bonne soirée ! N'oubliez pas pour ceux qui rentrent chez eux, de prévenir votre directeur de maison, afin qu'il puisse vous donner l'autorisation de sortie ou accorder sa cheminée au réseau.


Le directeur se tourna vers la grande salle en piteux état. Il soupira, non sans cesser d'aborder un air de malice.

- Et nous recrutons des volontaires pour aider à remettre un peu d'ordre ici, déclara-t-il.